Dans le cadre de la société à mission, la mission est implicitement définie par la loi comme une raison d’être et des objectifs (ou engagements) inscrits dans les statuts. De plus, conformément à la nouvelle version de l’article 1833 du Code Civil, la société doit prendre en considération les enjeux sociaux et environnementaux de son activité. Il est donc possible de définir plus pratiquement la mission comme les enjeux sociaux et environnementaux de son activité que l’entreprise choisit de prendre en considération et la manière dont elle entend y répondre (à travers les objectifs qu’elle se donne ou les engagements qu’elle prend).
A ce stade du raisonnement, deux entreprises exerçant la même activité, sur le même marché pourraient choisir les mêmes enjeux et décider de les traiter de la même manière. Dans la réalité, ces deux entreprises ont forcément une multitude de caractéristiques qui les différencient : implantations géographiques, choix technologiques, structure du capital, profil de compétences, culture d’entreprise, histoire, etc…Ces différences doivent se retrouver dans la mission puisqu’elles vont caractériser la façon dont l’entreprise va choisir de traiter les enjeux qu’elle a choisis. Et cela permet donc de définir la « bonne mission » comme celle qui décrit le choix des enjeux sociaux et environnementaux que l’entreprise va s’efforcer de traiter dans le cadre de son activité et la manière particulière dont l’entreprise veut s’y prendre à travers les objectifs qu’elle se donne.
Une « bonne mission » doit donc permettre d’identifier quatre éléments principaux : l’activité de l’entreprise (actuelle et future, au moins dans les grandes lignes), les enjeux sociaux et environnementaux de son activité, la façon dont l’entreprise entend y répondre (objectifs ou engagements) et les caractéristiques propres sur lesquelles elle va s’appuyer ou qu’elle va développer pour cela (éléments de singularité).